Nombreuses sont les chansons qui ont circulé durant la Première Guerre mondiale. Tantôt guerrières et patriotiques, tantôt amusées ou contestataires, elles ont longtemps bercé le quotidien des poilus.
Aujourd’hui, après 100 ans, rares sont celles qui ont survécu à l’oubli. La Madelon et La Chanson de Craonne sont de celles qui n’ont pas quitté la mémoire collective. Pour les autres, sinon des mélodies oubliées, il en reste quelques refrains sur le papier jauni.
1.La Madelon, peut être la plus célèbre des chansons de la Grande Guerre.
Très vite, les couplets pleins de charme sont repris en chœur par les poilus. Dans les marches, au cœur des tranchées et à l’arrière, les hommes reprennent : « Un caporal en képi de fantaisie / S’en fut trouver Madelon un beau matin / Et fou d’amour, lui dit qu’elle était jolie / Et qu’il venait pour lui demander sa main... »
2. La contestataire Chanson de Craonne
La Chanson de Craonne appartient à ces chansons souterraines qui font leur apparition en 1917, écrites par des soldats harassés par la longue guerre. Sur une musique de Bonsoir M’amour (1911), elle est composée en avril 1917, sur le meurtrier plateau de Craonne. Son succès sur les fronts est tel que le haut commandement offre une prime et la démobilisation à qui dénoncera l’auteur. La chanson aux strophes poignantes – « Ceux qu’on le pognon, ceux-là reviendront/Car c’est pour eux qu’on crève/Mais c’est fini, car les trouffions/Vont tous se mettre en grève » – restera interdite en France jusqu’en 1974. L’auteur, quant à lui, restera à jamais anonyme, jamais dénoncé par ses pairs.
Les poilus chansonniers !
Les chansons des tranchées sont écrites sur la méthode du "timbre", pratique typiquement française utilisée dès le XVIe avec les Chanteurs du Pont-Neuf : on garde la mélodie d’une chanson connue, le plus souvent le "tube" du moment, et on change les paroles. Elles deviennent expressions de la douleur, de l’universalité des souffrances endurées et de l’interrogation face au destin qui emporte les camarades et en laisse d’autres survivants. "La musique ne nous a pas sauvé la vie, mais elle nous a sauvé la tête".
3 .Le Timbre : Dans les Tranchées de Lagny
En 1914, tout le monde fredonne "Sous les Ponts de Paris", écrite par Vincent Scotto. Pour les poilus, elle devient "Dans les tranchées de Lagny". On remarque les similitudes sonores, et même quelques paroles identiques ("lorsque descend la nuit").
4 Listes de chants abordables avec des "cycles 3" :
a) En « chansons officielles » :
Un incontournable dans cette année de commémoration : « la Marseillaise ». Apprendre au moins le 1er couplet et pourquoi pas le couplet des enfants n°7 (cf paroles jointes) ou avec une reprise de la Marseillaise par « les enfantastiques ».
Le chant des partisans version italienne : « Bella ciao »
« Le temps des cerises »
« La madelon » (déjà mentionnée en haut de l’article)
b) en « chansons contestataires » :
« La chanson de Craonne » (déjà mentionnée plus haut)
« Dans les tranchées de Lagny » (déjà mentionnée plus haut)
« Le déserteur » (de Boris vian)
« Non, non plus de combats »
« Ne joue pas au soldat » (des sunlights)
c) en « chansons actuelles » :
« Le soldat » (de Florent pagny)
« Oh marie » (de Johnny Halliday)
« Né en 17 à Leidenstadt » (de Fredericks Goldman Jones)
« Liberté, égalité, fraternité » (les Enfantastiques).